L’idée d’écrire un livre traverse l’esprit de nombreuses personnes, mais peu osent véritablement se lancer. Entre doutes, manque de confiance et craintes de ne pas être à la hauteur, nombreux sont ceux qui abandonnent avant même d’avoir commencé.
Pourtant, l’écriture n’est pas un domaine réservé à une élite littéraire. Que vous soyez amateur ou aspirant écrivain, une chose est sûre : vous pouvez écrire. Mais attention, écrire un livre ne signifie pas automatiquement qu’il sera bon, ni qu’il trouvera un éditeur ! On fait le point avec Denis Bouclon.
Tout le monde peut écrire, mais pas sans effort
Nous avons tous, sans exception, la capacité de raconter des histoires. L’être humain est, après tout, un narrateur né. Que ce soit en partageant une anecdote lors d’un repas ou en évoquant un souvenir marquant, chacun possède le pouvoir de captiver une audience. En ce sens, oui, tout le monde peut écrire. Cependant, écrire un livre demande plus qu’une simple envie de partager ses pensées sur papier.
L’acte d’écriture lui-même ne nécessite que peu de matériel : un cahier, un crayon, ou plus couramment, un ordinateur. Nul besoin d’équipement sophistiqué. C’est cette accessibilité qui rend l’écriture aussi attirante pour tant de personnes. Mais, soyons réalistes : l’envie ne suffit pas. Sans travail, sans ténacité, difficile de donner vie à une histoire cohérente et captivante.
Écrire est thérapeutique, mais tout le monde ne devient pas écrivain
Si écrire a un effet bénéfique pour l’esprit, cela ne transforme pas automatiquement chaque écrivain en auteur publié. L’écriture est souvent utilisée pour apaiser des tensions intérieures, vaincre des peurs ou surmonter des traumatismes. En effet, mettre des mots sur des émotions permet de les externaliser, de les comprendre. À ce titre, écrire peut être vu comme un acte libérateur, presque thérapeutique.
Toutefois, tous les écrits ne sont pas destinés à devenir des romans mémorables. Si l’écriture permet à beaucoup de se sentir mieux, cela ne garantit pas pour autant qu’un livre sera de bonne qualité. Pourquoi ? Car un bon livre ne se résume pas à une simple retranscription de pensées. Il nécessite une maîtrise des codes littéraires, une bonne orthographe, une grammaire irréprochable, mais surtout un certain talent narratif.
Effectivement, même les plus grands écrivains ne sont pas exempts d’erreurs. Toutefois, un manuscrit bourré de fautes ne séduira ni les éditeurs, ni les lecteurs. Et sans cette qualité minimale, difficile d’envisager une carrière littéraire solide.
Se faire publier : une aventure semée d’embûches
Écrire un livre est une étape. Être publié en est une autre, souvent plus ardue. Les maisons d’édition croulent sous les manuscrits. Un éditeur reconnu peut recevoir plusieurs milliers de propositions par an, et seules quelques-unes verront le jour sous forme de livre. Chaque année, des centaines de romans sont publiés lors de la rentrée littéraire, mais cela reste une infime fraction des projets soumis.
Cela signifie qu’au-delà de la qualité de l’écriture, percer dans l’édition traditionnelle demande de la persévérance et de la patience. Le refus fait partie intégrante du parcours d’un écrivain. Et même si certains réussissent, beaucoup essuient des refus, souvent sans explication. Cela dit, avec la montée de l’autoédition, de plus en plus d’auteurs contournent les éditeurs traditionnels et choisissent de publier eux-mêmes. Cette option, autrefois déconsidérée, est désormais une voie de plus en plus empruntée, et certains auteurs autoédités réussissent même à attirer l’attention des grandes maisons d’édition après coup.
Ainsi, que l’on passe par une maison d’édition ou par l’autoédition, le chemin est loin d’être simple, mais il est possible.